Pendant les guerres révolutionnaires (1792-1799) et surtout pendant la période napoléonienne (1799-1815), la France disposait probablement de la machine de guerre la plus efficace du Vieux Continent, ce qui a failli conduire à son hégémonie durable sur l’Europe. Ce serait un truisme de dire que l’élément clé de cette machine était l’armée française. La cavalerie jouait un rôle très important dans cette armée. Dans ses rangs, en tant que régiments indépendants, des unités de cuirassiers n'apparurent que pendant la période consulaire (1799-1804), dont les premières furent formées à partir de ce qu'on appelle la cavalerie lourde dans les années 1801-1802. En 1803, le nombre des régiments de cuirassiers est fixé à douze. Jusqu'en 1807, le régiment de cuirassiers comptait environ 780 hommes répartis en quatre escadrons de deux compagnies chacun. En revanche, depuis 1807, le régiment de cuirassiers compte 5 escadrons et 1040 hommes à plein temps. L'armement de base des cuirassiers français était le sabre AN IX (jusqu'en 1805), puis il fut remplacé par le sabre AN XI. Les armes secondaires étaient des pistolets de cavalerie AN IX pesant 1,29 kilogrammes et de calibre 17,11 mm. Plus tard, les pistolets AN XI ont également commencé à être utilisés. Ils portaient des casques de fer sur la tête et le corps était protégé par une cuirasse composée d'une plaque dorsale et d'un pectoral. Par curiosité, on peut mentionner que dans les années 1805-1815, jusqu'à trois types de cuirasses ont été utilisés, qui différaient cependant légèrement les unes des autres. Les cuirassiers français étaient une cavalerie lourde classique, adaptée principalement au champ de bataille mais ayant peu d'importance dans la reconnaissance ou la conduite de ce qu'on appelle la petite guerre. Parmi les meilleurs commandants de cette formation figurent par exemple le général d'Hautpoul, qui s'est illustré notamment à Austerlitz (1805), et le général Espagne, qui a fait un excellent travail lors de la bataille de Caldiero.
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